Les mécanismes de développement propre se développent sans contrôle
Le 29 mai 2008 par Victor Roux-GoekenSelon une étude réalisée en avril 2008 par des chercheurs de l’université de Stanford, qui ont analysé plus de 3.000 MDP projetés ou réalisés ces 4 dernières années, la majorité ne méritait pas cette qualification. «Entre un et deux tiers des MPD ne représentent pas de réduction des émissions des gaz à effet de serre.»
Pour qu’elle soit éligible au MDP, il faut en effet que la réduction d’émissions soit intrinsèquement liée au projet en question. Or, explique l’étude, en Chine notamment, presque tous les projets de construction d’éolienne, de barrage ou de centrale au gaz veulent être estampillés MDP, alors qu’ils sont de toute façon encouragés par le gouvernement. Un moyen pour les promoteurs des projets de gagner de l’argent, une fois revendues sur le marché du carbone les unités de réduction certifiée des émissions (CER) générées par les MDP. Elles sont rachetées par les gouvernements ou entreprises occidentaux qui ne parviennent pas à respecter leurs allocations de quotas.
Une autre étude, publiée la semaine dernière par l’ONG américaine International rivers, estime que près des trois quarts de tous les projets de MDP étaient déjà achevés au moment de leur approbation, et n’avaient donc pas besoin de financement via le marché du carbone.
Le marché des MDP est juteux, et croît rapidement. Il pèse actuellement 20 milliards de dollars, et il doit dépasser les 100 milliards d’ici 4 ans. Plus de 1.000 projets ont été approuvés, et 2.000 sont en bonne voie.
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