Le monde subventionne de plus en plus les énergies fossiles
Le 10 mai 2019 par Valéry Laramée de Tannenberg
FMI
Entre 2015 et 2017, le monde a augmenté de 10% son soutien public à la consommation de charbon et de produits pétroliers.
Plus l’urgence climatique se fait jour, moins changent les mauvaises pratiques. Ainsi pourrait être résumée la dernière note que le Fonds monétaire international (FMI) consacre aux subventions aux énergies fossiles.
Précisément, l’étude fait le point sur l’évolution des aides publiques après impôts à la consommation de charbon, de carburants et de combustibles d’origine pétrolière. En 2017, 191 gouvernements ont consacré 5.200 milliards de dollars (4.623 Md€) à minorer le prix de vente et le coût des externalités de ces énergies émettrices de CO2, soit 10% de mieux qu’en 2015. Cela représente 6,5% du PIB mondial. Un niveau jamais atteint depuis 2010.
La chine leader
En 2015, c’est la Chine qui a le plus ‘investi’ (1.400 Md$), devant les Etats-Unis (649 M$), la Russie (551 M$), l’Union européenne (289 M$) et l’Inde (209 M$). En France, le montant de ces aides est estimé par le FMI à 35 Md$ (31 Md€) par an.
Le charbon reste –de peu– le combustible qui draine le plus de subventions (44% du total), suivi par les produits pétroliers (41%) et le gaz naturel (10%).
Pour le FMI, ces aides publiques aux fossiles doivent être rapidement abandonnées. Normalement taxées, ces énergies seraient consommées avec modération. Ce qui réduirait de 28% les émissions carbonées du secteur énergétique, diminuerait de 46% le nombre de morts imputables aux pollutions atmosphériques locales et augmenterait de 3,8% la production mondiale de richesses.
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