Le Canada ne fait rien pour réduire ses subventions aux fossiles
Le 17 mai 2017 par Valéry Laramée de Tannenberg
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Et le gouvernement fédéral ne joue pas la transparence avec son vérificateur général.
Le vérificateur général du Canada n’est pas content. Et il le fait savoir. Nommé pour 10 ans par le Parlement, cet auditeur scanne les comptes des ministères et organismes fédéraux, de la plupart des sociétés d’Etat et de nombreuses autres organisations fédérales.
Promesse faite en 2009
Dans son rapport de printemps, mis en ligne le 16 mai, Michael Ferguson entendait faire le point sur plusieurs politiques: lutte contre la fraude, collecte des droits de douane, prévention de la corruption, soutien à la santé mentale des gendarmes. Sans oublier la diminution annoncée des subventions aux énergies fossiles, sujet sensible dans un pays producteur d’hydrocarbures. Mais promesse faite en 2009, lors d’un sommet du G20.
Aider les pauvres
L’audit visait à déterminer si les ministères des finances, de l’environnement et des changements climatiques avaient appuyé l’engagement pris en 2009 d’éliminer progressivement et de rationaliser les subventions inefficaces aux combustibles fossiles. Argent qui devait être utilisé pour aider les ménages les plus démunis.
Manque de coopération
Problème: le Bercy local n’a pas été très coopératif. «Le ministère a en effet refusé de nous remettre tous les documents pouvant renfermer les analyses menées à l’appui des processus décisionnels», indique le grand auditeur dans une note adressée aux parlementaires. Et à lire le rapport, on comprend mieux ce manque de coopération.
Pas de suppression prévue
Huit ans après, le gouvernement fédéral n’a toujours pas défini ce que signifie l’engagement du G20 de 2009. Si certaines subventions ont été abrogées, d’autres sont toujours octroyées. Et leur suppression d’ici 2025 n’est pas (encore) prévue.
Soutien aux sables bitumineux
Selon le rapport, Ottawa continue de subventionner l’acquisition de machines servant à l’exploitation des mines de sables bitumineux et des schistes pétrolifères, les aménagements desdites mines, la construction de train de liquéfaction de gaz, les frais d’exploration de gisements d’hydrocarbures.
Selon un premier décompte très parcellaire, le pays à la feuille d’érable consacrerait plus de 200 millions de dollars (132 M€) par an à ces soutiens. En 2012, un audit officiel chiffrait à 2 milliards de dollars le montant annuel des aides publiques apportées au secteur énergétique canadien.
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