La Commission veut reprendre la main sur le climat
Le 10 février 2005 par EnerpresseGeorge W. Bush n’a qu’à bien se tenir. Car, les Européens sont bien décidés à relancer la politique climatique mondiale. Tel est le premier enseignement que l’on peut tirer de la lecture d’une note de la Commission sur les grands points de ce que pourrait être sa politique climatique après 2012.
Cette «communication» servira de base de discussion aux ministres de l'Environnement des 25, lors de leur prochain conseil, au mois de mars. Une discussion qui promet d'être animée. Car, c'est presque d'un projet de nouvelle société dont il s'agit. Si la commission se fixe aucun engagement de réduction fixe (cela pourrait effrayer certains pays en développement ainsi que les Etats-Unis), Bruxelles trace, en revanche, une piste ambitieuse, afin «de ralentir le changement climatique puis d'y mettre un terme.»Parce que les émissions européennes pèseront de moins en moins lourd dans le bilan mondial (moins de 10% «dans les prochaines décennies» contre environ 16% aujourd'hui), il est impératif de faire participer à l'effort commun de réduction des émissions l'ensemble des grands pays émetteurs, qu'ils soient riches (Etats-Unis, Australie) ou non (Chine, Inde, Brésil). Pour ce faire, la Commission préconise une utilisation accrue des mécanismes de flexibilité.
L'UE propose aussi de taxer les émissions imputables au transport aérien et maritime et de «mettre un terme au déboisement des forêts dans le monde». En interne, les États-membres ne seront pas, eux non plus, dispensés d'efforts. Bruxelles appelle à la «suppression des subventions anti-écologiques»(23,9 milliards d'euros par an) dont bénéficient les combustibles solides, le pétrole et le gaz. Une manne qui pourrait servir à réduire les coûts des énergies renouvelables. Rappelant que l'UE devra mettre en service 700 gigawatts de nouvelles capacités d'ici à 2030, Bruxelles demande que les technologies les plus sobres en carbone soient privilégiées. Des centrales (pour les thermiques tout du moins) qui pourront servir aussi à faire de la séquestration de carbone «un autre domaine important».Alors que les pays de l'AIE ont réduit de 50% leurs budgets de recherche sur l'énergie depuis 1990, la Commission estime enfin que le 7e PCRD devra massivement être orienté vers le développement de nouvelles technologiques, notamment dans les domaines de l'énergie et des transports.
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