FNE alerte sur les méfaits de l’agriculture intensive
Le 15 février 2011 par Célia FontaineSaisi en urgence le 11 février, le Tribunal de grande instance de Paris a donné l’autorisation à France nature environnement (FNE) d’afficher sur les murs du métro parisien sa campagne de communication sur les dérives de l’agriculture intensive. Malgré ce jugement, la RATP a pris la décision de ne pas afficher 6 visuels sur 21, regrette la fédération le 15 février.
Les affiches mettant en cause les algues vertes[1] et la viande issue d’animaux nourris aux organismes génétiquement modifiés (OGM) n’ont pas été du goût des organisations Inaporc, qui représente la filière porcine, et Interbev, l'association interprofessionnelle du bétail et des viandes. Les deux organismes ont déposé le 11 février une demande d'interdiction en référé pour ces deux visuels, mais celle-ci a été rejetée. Le juge a en effet estimé que les images ne mettaient pas en cause la profession d’éleveur en tant que telle.
Les affiches auraient donc dû être toutes affichées à partir d’aujourd’hui 15 février, à 4 jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture. «Nous avons constaté que les visuels sur les algues vertes et celui sur les abeilles[2]n’ont pas été placardés, conformément à ce que le contrat avec la RATP le stipulait», explique au JDLE Benoît Hartmann, porte-parole de FNE. L’on peut donc se demander pourquoi, et sous l’influence de quelles pressions le groupe a pris cette décision unilatérale, en dépit du jugement rendu le 14 février.
Ce choix devrait satisfaire Jean-Yves le Drian, le président (PS) du conseil régional de Bretagne, qui a dénoncé dans un communiqué une opération «malveillante», qui «salit» l’image de la Bretagne, à propos des algues vertes. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a également jugé la campagne d'affichage «injuste et excessive qui ne tient pas compte des efforts constants depuis 15 ans des agriculteurs», selon les propos de Christiane Lambert, première vice-présidente de la fédération.
De son côté FNE défend l’orientation des affiches: «Il y a urgence environnementale, c’est pour cela que nous devons à un moment taper du poing sur la table», justifie Benoit Hartmann.
[1]«L’élevage industriel des porcs et les engrais génèrent des algues vertes. Leur décomposition dégage un gaz mortel pour l’homme», dit l’affiche.
[2] Sur la thématique du film de Quentin Tarantino «Kill Bill», l’affiche Kill Bees de FNE indiquait: «Certains pesticides présentent un danger mortel pour les abeilles et ce n’est pas du cinéma»
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