Café expresso: pas de surexposition aux contaminants chimiques, selon l’Anses
Le 02 octobre 2013 par Romain Loury
Nestlé
Le café conditionné en capsules et dosettes présente des teneurs en contaminants chimiques plus élevées que le café filtre, mais sans surexposer le consommateur de manière alarmante, selon une analyse publiée le 25 septembre par l’Anses.
Résultat rassurant, ni le bisphénol, ni les phtalates n’ont été retrouvés dans le café pour machines expresso. Pour le reste, l’analyse montre des teneurs de contaminants chimiques «en moyenne légèrement plus élevées (…), mais d’un même ordre de grandeur» que celles relevées dans le café filtre, indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) dans un communiqué.
Parmi les contaminants étudiés, l’aluminium, le cobalt, le chrome, le nickel, le cuivre, l’étain, le zinc et l’acrylamide. Pour chacun d’entre eux, la moyenne des 8 marques de café expresso analysées (2 en dosettes, 6 en capsules) était en général un peu moins du double que celle relevée dans le café filtre. Seule exception, l’aluminium, moins présent dans un expresso que dans du café filtre.
Pour l’Anses, «ces variations ne sont pas de nature à modifier significativement la contribution du café à l’exposition des consommateurs et donc au risque lié à ces composés chimiques». Une conclusion a priori rassurante, bien que la lecture des résultats laisse place à quelques doutes. Notamment concernant l’acrylamide, classé comme «cancérogène probable pour l’homme» (groupe 2A) par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ).
Sa teneur moyenne était de 35 microgrammes par kg dans le café expresso (jusqu’à 40 µg/kg pour 5 marques de capsules), contre 20 µg/kg dans le café filtre. Or selon la dernière Etude de l’alimentation totale française (EAT2), publiée en juin 2011 par l’Anses, le café est déjà responsable, en moyenne, de 29,5% de l’exposition des adultes à l’acrylamide. Reste à savoir ce qu’il en est chez les gros consommateurs de café…
D’autres travaux sur le furane
L’Anses indique par ailleurs avoir détecté du furane dans l’ensemble des cafés, mais sans pouvoir tirer de conclusion, «compte tenu des spécificités physico-chimiques de ce composé (notamment une volatilité très élevée)». «L’Anses travaille actuellement à des développements méthodologiques pour caractériser ce composé avec plus de précision», indique-t-elle.
Le café constitue la principale source de furane, agent classé comme «cancérogène possible pour l’homme» (groupe 2B). Selon une étude espagnole publiée en 2011, les cafés expresso en présenteraient une quantité plus élevée que le café filtre, tout en demeurant en dessous de la dose journalière acceptable (DJA).
Selon l’Anses, la plus grande incertitude demeure dans la caféine elle-même, bien plus abondante dans le café expresso (131 milligrammes pour 100 g en moyenne, avec une pointe à 184 mg/100 g dans une marque de café en capsules), que dans le café filtre (50 mg/100 g). «Ces nouveaux équipements pourraient (…) avoir des répercussions sur l’exposition des consommateurs à la caféine si ces cafés sont consommés dans les mêmes quantités que le café traditionnel», conclut l’agence.
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