Bruit: l’OMS fixe des valeurs seuils
Le 11 octobre 2018 par Romain Loury
Moins de bruit pour les Européens: dans des recommandations publiées mercredi 10 octobre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose des seuils sonores à ne pas dépasser. Pour la première fois, elle fixe un seuil pour les éoliennes, malgré le peu d’études sur l’impact sanitaire de leurs émissions sonores.
C’est une pollution dont les effets sur la santé ne sont plus à démontrer: facteur de stress et de troubles du sommeil, le bruit serait responsable de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, de stress, de dépression et d’obésité.
Dans des recommandations publiées mercredi 10 octobre, la branche européenne de l’OMS édicte des seuils sanitaires qu’il serait conseillé de ne pas dépasser, utilisant pour cela deux indicateurs: une exposition moyenne mesurée par le Lden («day, evening, night»), une exposition nocturne mesurée par le Lnight.
Trafic routier: 53 dB en moyenne, 45 dB la nuit
Au terme d’une analyse de la littérature scientifique, les experts de l’OMS recommandent ainsi un seuil Lden de 53 décibels (dB) et un seuil Lnight de 45 dB pour le trafic automobile. Pour le trafic ferroviaire, ces valeurs sont respectivement fixées à 54 et 44 dB, pour le trafic aérien à 45 et 40 dB.
Si ces seuils font l’objet d’une recommandation forte, celui que l’OMS fixe pour les éoliennes semble moins assuré: en raison du faible nombre d’études, elle n’a pu leur fixer qu’un Lden de 45 dB, mais pas de Lnight. Comme l’Anses(1) lors d’un avis publié en mars 2017, l’OMS évoque la question des infrasons émis par la rotation des pales, mais s’avoue impuissante à en mesurer les effets sanitaires, faute d’études.
Ce seuil de 45dB pour le Lden est jugé «conditionnel», sans application obligatoire: plutôt qu’une injonction d’abaisser le niveau sonore, les experts de l’OMS prônent une consultation des riverains avant toute nouvelle implantation d’éoliennes. Selon eux, la nuisance ressentie pourrait aussi s’expliquer par leur installation dans des lieux jusqu’alors peu bruyants, dont les habitants sont plus sensibles au bruit que les citadins.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
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